La représentation (glossaire)

 

La représentation, fondement de la subjectivité du langage

 
 

Pour chaque sujet, un signifiant est l’aboutissement d’une chaîne de traces mnésiques, traces sensorielles avant d’être verbales, qui ont été refoulées pour accéder au statut de représentations.

Ces représentations sont réunies sous un mot, point de capiton de multiples strates de vécu : sons, touchers, images, bruits, odeurs, goûts, mots, émotions, sentiments. Le mot «chien », par exemple, est lié pour chaque sujet à une multiplicité d’expériences, des plus précoces aux plus récentes : odeur de chien mouillé, jappement d’un tout jeune chiot, sensation gluante d’un coup de langue, bondissements joyeux, chevauchement, hurlements nocturnes, agression traumatique, départ en promenade, nichée, visite à la ferme, prénoms, lieux…Ces expériences ont été liées entre elles par la présentation du mot, transmis à l’infans comme tous les mots de la langue « maternelle », au détour de l’un ou l’autre de ces évènements primitifs, créant au fil du temps un maillage affectif et sensoriel dont le mot ne sera plus disjoint.

Au fur et à mesure du refoulement, le mot a pris la place des évocations mnésiques, acquérant ainsi valeur symbolique, c’est-à-dire « mis pour », signe arbitraire et conventionnel, communs à tous les membres d’une même communauté linguistique. De surcroît, le mot « chien » pour poursuivre cet exemple, est associé aussi à tous les mots de la langue auxquels il s’oppose, regroupés sous la classe « non-chien » : non poilus, non-mammifères, non-vivants, non-substantifs, autres mots commençant en « ch »… et l’infinité des représentations qui leur sont attachées.

Secondairement, c’est-à-dire une fois le refoulement effectué, le sujet peut accéder à la valeur métaphorique d’expressions telles que « chienne de vie » ou « avoir du chien ».

Chaque signifiant renvoie ainsi à une infinité de signifiés, héritiers d’expériences personnelles, qui en sont la substantifique moelle, l’incarnation.

Cependant, on observe fréquemment dans la pathologie du langage, des symptômes à l’oral ou à l’écrit qui manifestent un nouage signifiant/signifié trop lâche ou trop serré, insuffisamment symbolisé.

Representation

 
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